Connaissez-vous le « coup du Duralumin » ? C’est le nom donné au sabotage audacieux d’une usine de Rive-de-Gier qui fournissait l’armée allemande, le 21 mai 1944. L’action réalisée par un groupe de résistants locaux évita à la commune d’être bombardée par les alliés.
L’usine Duralumin, située dans le quartier de Couzon, est alors une entreprise stratégique pour l’industrie aéronautique nazie qui s’est octroyé une partie de sa production. Le site emploie plus de 300 salariés. Parmi eux, plusieurs résistants opèrent au sein de trois réseaux différents : l’Armée Secrète, les Francs-Tireurs et Partisans, et le groupe «Buckmaster Ange», en lien avec les Britanniques.
C’est ce dernier groupe qui va s’introduire dans l’enceinte de l’usine vers minuit, neutraliser le gardien et plusieurs ouvriers présents, et poser un puissant explosif sur le laminoir. L’explosion détruit complètement cet outil de production essentiel, causant une perte considérable à l’effort de guerre nazie. Ce sabotage évite que l’usine ne soit bombardée à haute altitude, ce qui aurait forcément causé de nombreuses pertes civiles à Rive-de-Gier. La répression policière qui s’abat sur la Résistance est acharnée et féroce, conduisant notamment à l’assassinat de Christian Prunier (à qui la Ville a consacré une stèle le 18 février).
Le 21 mai 2024, 80 ans plus tard, jour pour jour, la municipalité a rendu hommage à cette action et au sacrifice des maquisards. Le maire Vincent Bony a déposé une gerbe de fleurs devant la stèle apposée sur l’ancien site de Duralumin, aujourd’hui la société ALU 3P. Il a rappelé combien les idéologies de haine conduisaient à la catastrophe et combien les combattre restait hélas d’actualité. Une cérémonie en présence de nombreux élus ripagériens, du maire de Farnay, d’André Géry ancien maire, de représentants du SDIS, de Patrice Cellard et Marcelle Boulhol (président et trésorière de l’Amicale des anciens résistants et amis secteur Gier), d’Henri Aviles ancien de Duralumin, tous accueillis par le directeur d’ALU 3P, Denis Barbier.
